Test Bayonetta 3 : une sorcière (très) bien-aimée (2024)

Tout vient à point à qui sait attendre, et Bayonetta nous aura fait patienter un sacré bout de temps. “Il semblerait que je suis particulièrement en retarddisait-elle dans la première bande-annonce de ses nouvelles aventures. L’enchanteresse connue pour sa capacité d’envoûtement ralentissant le temps a visiblement fait bon usage de ses pouvoirs. En effet, le troisième jeu mettant en scène la sorcière de l’Umbra était annoncé aux Game Awards de 2017, avant de se faire discret pendant plusieurs années. Nous voilà cinq ans plus tard, et Bayonetta 3 débarque enfin sur Nintendo Switch le 28 octobre 2022. La franchise signée Hideki Kamiya et PlatinumGames a fait d’un condensé d’action sa marque de fabrique. Grâce à son ton décalé abordant des thèmes païens et religieux, l’univers de Bayonetta s’est rapidement imposé comme culte.

Casser la tronche d’anges et de démons à l’aide d’une sorcière sexy qui porte des talons revolver n’est pas donné à n’importe quel jeu. C’est d’ailleurs à ce personnage charismatique que la licence doit son succès. Bayonetta en tant que combattante surpuissante, imaginée par une femme et mise en avant à une époque où c’était rarement le cas (2009 pour le premier épisode) fait d’elle une protagoniste comme aucune autre. L’importance de son identité a d’ailleurs été au cœur d’un scandale entre la comédienne originale et le studio PlatinumGames. Malgré ces quelques bavures qui ont été résolues à temps pour la sortie du titre, il est temps de s’attaquer au contenu de Bayonetta 3 et de juger si celui-ci est à la hauteur de son héritage.

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Une sorcière qui n’a pas pris une ride

Toujours aussi forte, toujours belle et toujours aussi “slay” (comme on dit nous les jeunes), Bayonetta ne fait pas les choses à moitié dans cette suite bien méritée. La saga de la sorcière a su se démarquer non seulement par son identité visuelle, mais également par son gameplay bourré d’action. Les aficionados de la série le savent très bien: se lancer dans une aventure aux côtés de Bayonetta signifie baston à gogo. Les tableaux s’enchaînent pour offrir des affrontements contre des ennemis plus ou moins grands, et parfois même des boss d’une envergure surprenante. Après un passage sur PS3 et Xbox 360 en 2009, la série est venue se loger du côté de Nintendo en 2014 avec la sortie de Bayonetta 1 et 2 sur Wii U.

Depuis cette réédition également venue faire un tour sur Switch en 2018, la licence jouit d’une surprenante stabilité en comparaison avec les capacités techniques de la console hybride. La fréquence d’images vacillante des versions Wii U et Xbox 360 (sans parler des performances médiocres de la version PS3) est corrigée pour atteindre un 60fps quasi constant: un véritable plaisir pour un jeu si nerveux.

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Bayonetta 3 ne déroge pas à cette règle et pousse la Switch dans ses derniers retranchements en offrant une expérience de jeu fluide avec des graphismes pourtant supérieurs au dernier épisode en date. La résolution en pâtit parfois, mais à l’image des Xenoblade, l’ensemble est tellement beau que l’on ignore presque cette perte visuelle. On regrettera tout de même certaines chutes de framerate dans des scènes très demandeuses en ressources, qui n’en restent pas moins bluffantes.

L’humour complètement décalé et les personnages hauts en couleur que les habitués connaissent bien font tous leur retour, eux aussi sublimés. Jeanne, Luka, Enzo et Rodin ont loin d’avoir mal vieilli et ont même l’air au top de leur forme. Les nouvelles additions au casting (dont il sera question plus loin dans ce test) viennent également servir l’univers du jeu.

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Dès les premiers instants, Bayonetta reste fidèle à elle-même et lance des punchlines magiques entre autres chorégraphies de combat dignes des meilleures drag queens et artistes de cabaret : quel plaisir d’enfin la retrouver. Jennifer Hale, nouvelle interprète de la sorcière, fait honneur à son palmarès de comédienne en offrant une performance à la fois originale tout en restant fidèle au personnage. Côté gameplay, les talents de Bayonetta sont mis à rude épreuve alors qu’elle affronte une nouvelle menace sous la forme des Homunculi.

Bayonetta in the Multiverse of Slayness

Après les événements de Bayonetta 2, la balance entre ange et démons étant établie, le doute planait sur la narration d’un troisième épisode. Sans surprise, de nouveaux méchants sont introduits pour donner du fil à retordre à la sorcière qui s’est déjà fait la main sur les serviteurs de Paradiso et d’Inferno. Les Homunculi ne représentent aucun royaume de l’au-delà et apparaissent sans crier gare, prenant Bayonetta et toute la clique par surprise. Le ton est donné dès les premiers instants de jeu: cette menace vient tout droit d’un univers parallèle. Depuis quelque temps maintenant, le principe de multivers commence à prendre son emprise sur la pop culture, créant déjà un sentiment de redondance pouvant en refroidir plus d’un.

Le titre étant en préparation depuis plusieurs années maintenant et ayant subi un retard conséquent, il est probablement question de timing défavorable. Si Bayonetta 3 était sorti quelques années auparavant, la réception de ce scénario aurait sans doute été différente. Pourtant, malgré la lassitude que peut déjà inspirer ce genre de scénario, le titre arrive à faire fonctionner cette narration sans trop de soucis.

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Bien que l’univers de la licence soit extrêmement bien construit, le déroulé narratif reste secondaire pour laisser place à un spectacle grandiose et parfois loufoque. Le tout pourrait se résumer à “une sorcière surpuissante qui casse tout ce qui bouge pour sauver le monde des anges et démons” et cette simplicité fonctionne. Bayonetta est synonyme d’extravagance, et le multivers qui nous est proposé l’est tout autant, lui donnant alors sa propre identité.

Les niveaux s’expriment en différents lieux et époques poussant le surréalisme de la franchise à l’extrême. La sorcière rencontre ses variantes parfois plus flashy et burlesques que celle qu’on connaît. C’est un parfait prétexte pour des scènes d’actions tout aussi théâtrales que colossales, où l’on prend un malin plaisir à contrôler pouvoirs et démons inédits. Le gameplay est d’ailleurs réinventé pour être centré autour de ces entités que la sorcière peut contrôler.

Les nouvelles armes directement inspirées des monstres offrent une versatilité jamais vue dans la série pour des options de combat toujours plus variées. Exit les armes anecdotiques à équiper aux mains ou aux pieds, ce sont des sets complets modifiant entièrement les mouvements de Bayonetta en combat comme en exploration qui viennent apporter un vent de fraîcheur non négligeable.

Une véritable cure de jouvence

À l’image du passage de Bayonetta 1 à Bayonetta 2, ce troisième épisode améliore une fois de plus l’expérience de jeu pour rendre le titre encore plus agréable à prendre en main. De la structure des niveaux et chapitres aux combats en eux-mêmes, la recette de la licence est revisitée pour en faire une itération unique en son genre. Chaque jeu de la franchise utilise la même base, mais offre un gameplay suffisamment différent pour en faire des expériences individuelles.

Dans Bayonetta 3, les chapitres rapides et rythmés du deuxième épisode laissent place à une narration plus poussée au travers de niveaux plus vastes. Les zones à explorer regorgent de secrets et de chemins annexes offrant même des combats exclusifs. Le plaisir procuré par ces découvertes pousse à toujours plus se balader, et vient indirectement étendre la durée de vie de chaque chapitre.

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La moyenne de temps de jeu par chapitre est de 30 minutes, changeant complètement la dynamique du titre. Pourtant, il n’y a toujours pas le temps de s’ennuyer. Les balades et les combats plus ou moins ouverts contrastent avec des séquences plus scénarisées, mais toutes aussi charmantes. On pense notamment aux courses poursuites à dos de démons donnant une tout autre dimension aux habituelles scènes d’action en moto.

En parlant de dimension, les ennemis prennent également en grade, et pas uniquement du côté des boss. Certains Homunculi dominent par leur taille, mais Bayonetta ne se laisse pas faire en introduisant un nouveau pouvoir: la Danse de Soumission. Celle-ci remplace l’Apothéose de l’Umbra de l’épisode précédent et vient elle aussi puiser dans la jauge de magie.

Les grands espaces des niveaux servent alors de terrain de jeu aux démons que Bayonetta est capable d’invoquer et de contrôler. En plus de ces combats d’un nouvel ordre, l’arrivée de Viola l’apprentie sorcière au casting apporte également son lot de nouveautés. La prise en main de ce personnage est si satisfaisante et originale que l’on préférerait presque l’incarner en priorité.

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Le nouvel arbre de compétences rend l’amélioration de Bayonetta et de Viola bien moins anecdotique que dans les épisodes précédents. La montée en puissance se fait sentir et contribue au charme des combats pleins d’action. D’autres petites phases de gameplay inédites (dans les Intermèdes notamment) auront leur bon effet de surprise sur les habitués de la série.

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Author: Nathanial Hackett

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